Église

L'église de Roeux
Le Christ en croix de Van Dyck

Le tableau qui orne l’église de Roeux, représentant la Crucifixion a été fait d’après un tableau de Van Dyck (1599 – 1641).


Ce tableau est arrivé à Roeux sous la Révolution française. Il fut placé en dépôt au musée de Douai pendant la Première Guerre mondiale. Après restauration, il retrouva sa place dans l’église Saint-Hilaire, en 1952.

M. Arnold NORMAND nous en dit un peu plus dans son étude consacrée à cette œuvre :

Sur les traces du tableau

Monsieur NORMAND a relevé notamment des extraits de correspondance à propos du tableau :

  1. Une lettre adressée de Roeux au journal l’Echo de Paris, le 26 janvier 1908 donne sur ce tableau les détails suivants : « Dans les dernières années de l’avant dernier siècle, mon arrière-grand-père vit un jour un menuisier ambulant couvrant sa marchandise au moyen d’une toile sur laquelle se voyaient des vestiges de peinture. S’étant approché‚ il offrit au bonhomme quelques assignats que l’autre accepta avec reconnaissance. Mon grand-père, ayant emporté la toile, la fit nettoyer et une magnifique peinture en très bon état apparut. C’était le Christ en croix de Van Dyck, immense tableau représentant la Passion au moment où Jésus s’adresse à sa mère et à Saint-Jean. Mon aïeul plaça ledit tableau en dépôt dans l’église communale lors du rétablissement du culte, et il s’y trouve toujours, quoi qu’aucune donation n’en ait jamais été faite. Nous espérons qu’il y restera longtemps. Il a soulevé‚ autrefois parmi les experts provinciaux de nombreuses controverses. Les uns, prétendent que ce n’est qu’une copie, d’autres, qu’il a été fait dans l’atelier de Van Dyck, et que le Christ, la Vierge et toutes les figures des personnages sont du maître. Enfin, je crois avoir vu jadis, dans un ouvrage d’art dont je ne me rappelle pas le titre, que l’original avait disparu de Belgique, lors de l’incendie d’une église, précisément vers la fin du XVIII° siècle. Quoi qu’il en soit, le tableau est superbe et fait le plus bel ornement de notre église. J’ai sous les yeux une vieille gravure de Bolswert, dessinateur hollandais qui exécuta les Mystères de la Passion vers 1622 ; c’est la réplique absolue du tableau ».
  2. Guerre de 1914-1918. Lettre de monsieur Hary, maire 17 juillet 1919 : « J’ai le regret de vous informer que seul, parmi les objets d’art de l’église de Roeux, le tableau : Christ en croix de Van Dyck est en ma possession très abîmé‚ mais non irréparable. Pendant le cours de l’occupation ennemie, prévoyant que la situation de Roeux, à proximité du front allemand pouvait devenir dangereux, j’ai demandé à l’autorité allemande de me permettre de mettre en sûreté les objets d’art et les archives appartenant à la commune. Cette autorisation m’a été accordée, mais il n ‘a jamais été possible d’obtenir le transport de ces objets, la Kommandantur de Roeux ne voulant délivrer aucun laissez-passer ni même admettre que ces objets et archives soient placés sur les voitures vides partant de Roeux à Douai pour le ravitaillement des habitants. En pleine bataille d’avril 1917, alors qu’il ne restait de l’église de Roeux que quelques pans de murs, j’ai pu arriver grâce à un stratagème et à l’insu des autorités allemandes à faire reprendre le tableau, Christ en croix, que le peintre Pharaon de Winter, commis à cet effet avait en 1908 reconnu comme étant l’œuvre de Van Dyck dont une esquisse existe au musée de Bruxelles. Ce tableau a reçu des coups de briques et quelques déchirures existent mais il peut être arrangé. Il a dû être, ayant été repris frauduleusement, et est encore dans le cylindre de zinc qui l’a protégé ».
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